Anni Leppälä
Tous les trois mois, elle te coupait les cheveux. Du tiroir, elle sortait la paire de ciseaux.
Clac, clac. A terre. Nuque dégagée.
Tes petits cadavres roulaient ensuite derrière son balai. Propre, ça doit être propre. Après toi.
Le lendemain, en regardant le sol, elle disait c'est fou, il y en a toujours.
Tu te mordais les lèvres en ressortant le balai. Le reste, invisible, tu le ramassais et tu faisais semblant de le jeter à la poubelle.
La nuit qui suivait, lorsque tu n'arrivais pas à trouver le sommeil, tu te levais en cachette et dans la cuisine, tu vérifiais si ce que tu avais jeté existait ou non.
En te glissant à nouveau sous les couvertures, tu pleurais discrètement. Tu n'avais rien vu au milieu des ordures, pas même toi.
Il y en a toujours
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