C'est moi alors

 

                                                                      Pernilla Zetterman

Il a dit, je pars, je m’en vais.

Ton odeur, je ne la supporte plus.

Pendant un instant, tu as cru qu’il s’adressait au chien.

Pauvre bête.

Mais

le chien est déjà enterré au fond du jardin depuis trois ans.

Donc

tu as fermé les yeux

Et

tu as compris que le ton jeté par ton mari était pour toi.

Pauvre bête.

C’est moi alors.

Quand tu as vu les valises dans le couloir de l’entrée, une nouvelle fois, tu as pensé

                    C’est moi alors.

Comments

[laurent]

Je savais bien qu'au dedans de ce petit brin de femme aux cheveux blonds de paille se trouvait une aiguille qui préfère écrire les couleurs que piquer ceux qui aiment s'amuser dans les mots pour oublier les autres, vous savez, les maux de touts les jours qui nous font quelque chose....

[Fanny]

C'est moi, c'est nous, c'est toi... Une peau ramenée sur ses os, des doigts refermés sur eux mêmes et l'écriture d'une auteur qui s'éveille et se révèle à la lumière. Bravo pour ce maillage de textes et d'images.

[maud]

Il est très beau ce texte... Il est de toi? (question un peu idiote mais bon...)
Comment te sens-tu depuis que ton livre est sorti? Moi, je suis démunie, ne pas savoir se qui se trame, s'il est acheté ou non, s'il est apprécié, je trouve ça assez déstabilisant. Et toi? Tu as des retours des médias? Des choses prévues?
A bientôt à la médiathèque!